Commémoration du 11 novembre 1918
Comprendre pour que cela ne se reproduise plus
En ce lundi 11 novembre, Têche rendait hommage aux combattants de la première guerre mondiale, autour du monument aux morts. Une cinquantaine d’adultes étaient présents et, il était à noter la présence de Rachel Penin, directrice de l’école et de 28 enfants de sa classe venus assister à la cérémonie et écouter l’intervention de leur maitresse.
Rachel Penin a assisté, au mois d’octobre à un stage ayant pour sujet « La Grande Guerre » et destiné à comprendre et faire comprendre aux jeunes tous les changements qui se sont produits suite aux départs des hommes à la guerre, ainsi que la participation des femmes à l'effort de guerre en fabricant des armes. Le principe de ce stage était de parler, d'expliquer pour que cela ne se reproduise pas.
Rachel Penin a évoqué, durant la commémoration, la présence des quatre obus qui se trouvent autour du monument aux morts. Non prévu, au départ, ces obus ont été rajoutés après, lorsque la commune a fait une demande auprès de l'armée (obtenus comme « butin de guerre », les obus rappellent l'importance de l'artillerie pendant la guerre.).
Puis, Rachel Penin à lu trois lettres d’un poilu extraites d'un album pour enfants qui s'intitule « Lulu et la grande guerre ». Lulu est une petite fille qui voit son grand frère, Charles, partir à la guerre.
Ces trois lettres montrent les étapes de la guerre : la première est très enjouée, elle est écrite par Charles au moment de son départ :
« Depuis mon départ, on n'a pas arrêté de bouger ! J'ai enfin un peu de temps pour t'écrire ce mot ... Je dois te laisser le Lieutenant vient de siffler le rassemblement..Mille bises à Bientôt Charles »
La seconde montre les combats dans le froid et la peur des soldats :
« Ce petit mot pour te dire que nous sommes maintenant sur le front, la région d'Arras.I l fait froid, et les Allemands sont tout près. Il y a deux jours, j'ai participé à mon premier combat ! Nous avons attaqué les tranchées ennemies : les fusils tiraient en tous sens et j'ai entendu les balles siffler à mes oreilles ...Je t'embrasse bien fort Ton grand Charles ».
La troisième lettre montre l'enlisement de la guerre et le désespoir des poilus face à la pluie, aux rats qui les attaquent, eux aussi, à l’épuisement, et face à des combats impitoyables où meurent leurs frères d’armes.
« Nous sommes dans la région de Verdun depuis une dizaine de jours. Ici les combats font rage. Il pleut sans arrêt et nos tranchées sont remplies de boue. Les rats courent partout. Ils mangent nos provisions, rongent nos chaussures et nous mordent quand on essaye de dormir. Nous sommes tous épuisés.... Autour de nous , le paysage ne ressemble plus à rien .Il n'y a que des fils de fer barbelés, des rafales de mitrailleuses, des camarades qui sont morts et des obus qui tombent...Mon plus grand souhait en ce moment serait de me glisser dans cette enveloppe pour rentrer au village ...Je ne sais pas si cette sale guerre nous laissera repartir d'ici... Quoi qu'il arrive, n'oublie jamais que je t'aime, ma petite Lulu et que je penserai toujours à toi.T on frère qui espère te revoir Charles ».
La lecture de ces lettres inspirées par de véritables écrits, a suscité beaucoup d’émotion et de recueillement parmi l’assistance, tant de la part des adultes que des enfants.